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REPORTAGES

Ultimate Supercar ride

3 semaines que mon ostéopathe me conseille de me détendre et d’éviter les gestes brusques. Et malgré mes efforts, ma douleur dans le dos continue de me faire atrocement souffrir ! Mes nuits sont très courtes et j’ai bien du mal à trouver le sommeil… Cette nuit là, je me tourne et me retourne. La douleur a quittée mes pensées pour laisser place à un rêve que je ressasse depuis quelques jours. Bien éveillé, j’imagine une McLaren F1 noire qui me brutalise sur chacun de ses 6 rapports… Le hurlement de son V12 dans mon dos me fait frissonner et le décors extérieur se dématérialise au fur et à mesure que les vitesses s’enchainent ! Et je finis enfin par m’endormir.


Au petit matin je suis sur le qui-vive. Ma sacoche d’appareil photo est prête, mes batteries sont chargées, et mes cartes mémoires vidées.
Le temps de m’enfiler un petit encas et je prends la route en direction d’un rendez-vous qui changera à jamais ma vie de passionné !
Je ne pense plus, je ne réfléchis plus. Pour ne pas être déçu je pars du principe que seul compte le moment passé avec l’homme. Et quel homme ! Un Gentleman passionné ! Il est de ceux qui partagent sans dissimuler leur plaisir de faire plaisir. Ceux à qui l’on ne demande rien mais qui donnent en sachant ce que cela représente.
Ce rêve que je faisais… Il est là !


Du haut de ses 1m 14, sa face avant très courte et son capot arrière qui laisse échapper quelques remous de forte chaleur, la McLaren F1 effectue une manœuvre pour venir s’immobiliser à quelques mètres de moi ! Ses portes en élytres se lèvent, la vie semble soudain s’arrêter…
Le temps de serrer la main de Sir Kidston et de son passager, de faire un rapide tour du propriétaire, et une phrase accompagnée d’un sourire « Bon Sébastien, on va faire un tour ? ». En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je me retrouve étreint dans le baquet de droite. Mon bras se tend et ma main saisit la poignée de porte qui se referme sans bruit.


L’intérieur est d’une propreté immaculée ! L’odeur du cuir me rappel mon petit atelier de sellier. Et soudain l’auto s’ébranle. Le son rauque du V12 atmosphérique dans mon dos me fait frissonner. J’attrape ma ceinture, je la boucle, et c’est parti. La 1ère ligne droite me saute à la figure ! La pédale d’accélérateur n’est pourtant pas au fond de sa course et la montée en régime reste raisonnable. Nous enchaînons un rond point et une seconde ligne droite se profile… Immédiatement je sens que cette fois-ci c’est la bonne ! L’aiguille de compte tour s’envole, mon corps s’écrase dans le siège et voilà que je me retrouve à sentir chaque centimètre de mousse qui s’enfonce… A un tel point que je finis par me demander si je ne suis pas en train de commencer à m’enfoncer dans la coque en carbone ! Mon dos me fait mal… La douleur me tiraille ! Mais qu’est-ce que c’est bon ! Je sens mes muscles qui se tendent et qui essaient de résister à la poussée phénoménale de l’accélération ! Ce n’est pas une auto, c’est une catapulte ! Les échappements hurlent, le son se répercute dans l’habitacle, et les 627cv de la bête s’expriment à même l’asphalte via les roues arrière chaussées en 315 de large.
Les rapports s’enchaînent et très vite il faut freiner pour anticiper les réactions de certains autres usagers de la route.
Le freinage est mordant. Mon corps est propulsé vers l’avant et la ceinture se tend. Incroyable ! Le temps de cette action j’ai perdu tous repères visuels et temporels…
Pendant très exactement 11 minutes nous allons emprunter de petites routes de la campagne Suisse. L’auto semble somme toute assez agréable à conduire. Elle se faufile assez aisément dans les petites ruelles, franchit les ralentisseurs avec précautions, et même en 6ème à basse vitesse elle repart sans difficultés !
Sur notre passage les sourires sont légion ! Les badauds se retournent. Certains semblent savoir à quoi ils ont à faire. Il y a des expressions de visages très expressives qui me persuadent que ce conducteur dans sa Porsche 997 ou ce promeneur, ont reconnus la Supercar. Voir une F1 sur route ouverte doit sans aucun doute être un moment unique ! Pour ma part je ne réalise pas encore ma chance… Je suis dans le cockpit…
Et très vite, voilà que tout s’arrête.
L’auto s’immobilise, le conducteur ouvre ma porte et coupe le moteur. It was just AMAZING !
Je remercie Sir Kidston. … et je le remercie encore !
J’en suis presque mal à l’aise… Je ne sais pas si mes remerciements sont à la hauteur de ce moment qu’il m’a offert…
Je sais qu’il n’attend rien au retour. Pour lui, seul semble compter ce moment de partage. Le sourire sur mon visage est peut-être suffisant.
De mon côté, j’ai pour idée que nous (photographes et passionnés) sommes les archives de demain. Que nos récits et nos photos d’aujourd’hui écrivent les histoires futures. Et mes petits articles sans prétentions sont peut-être le meilleur moyen de remercier ces personnes comme Sir Kidston.
Je remercie également Patrick qui a vécu ce moment à mes côtés, Philippe qui m’a permis de vivre tout cela, et Erik qui a contribué à arranger la rencontre



Mc Laren F1 &


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